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Le français ne vient pas du latin
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Le français ne vient pas du latin
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22 septembre 2007

Greg, déclinaisons, Juvenal...

Merci à Greg pour sa contribution

Greg vient de faire un long commentaire dont je le remercie et auquel je souhaite répondre dans le détail

 

1 . J’ai constaté de façon constante que l’énoncé de ma thèse suscitait les réactions les plus vives et les plus tranchées de la part des universitaires et des vrais latinistes que j’ai sondés à Bordeaux et à Paris. Je sais que ce sera très difficile de les convaincre, d’autant qu’ils n’arrêtent pas de s’autopersuader et considèrent qu’ils ont une bonne réponse à toutes les questions (sur le futur, le conditionnel, le passif…)

Ma conviction est qu’ils partent, eux, d’un a priori, selon lequel les langues romanes viennent du latin, et cherchent à trouver les processus de transformation.

 

2 . Ceux qui lisent le livre dans son intégralité sont toutefois ébranlés. Un éminent spécialiste du latin m’a dit cette merveilleuse phrase : « je trouverai la faille ».

A mon grand plaisir je constate que ma thèse, que j’appelle très peu modestement ma démonstration, commence à convaincre des esprits de premier plan.

 

3 . S’agissant de la vitesse de transformation de la langue, l’idée que le latin serait un cas particulier est bien évidemment la réponse facile. J’en appelle aux linguistes pour qu’ils témoignent de l’évolution de nombreuses langues : l’hindi, le persan, le turc et des dizaines d’autres. Moi je ne connais pas de langues à évolution rapide si ce n’est l’anglais. Ce qui peut s’expliquer par le fait que cette langue est le résultat d’une fusion de divers parlers germaniques issus des peuples Angles, Saxons et Danois. Je ne trouve aucune transformation majeure de l’espagnol, de l’italien et de l’occitan en partant de textes vieux de 5 siècles.

 

4 . S’agissant des déclinaisons, vous en conviendrez, les rares cas que nous trouvons dans les langues romanes, y compris en roumain, n’ont rien à voir  avec les déclinaisons latines. Je ne considère pas le vieux français et le roumain comme des langues déclinées .Et partant l’italien n’était pas une langue déclinée.

Si l’italien avait été une langue déclinée il en resterait des traces dans au moins une langue romane et tout spécialement en italien moderne dont on a tout lieu de penser qu’il est le plus proche de l’italien ancien.

 

5 . Si j’ai un reproche à faire à mon livre c’est de ne pas avoir fait un long développement sur la « reconstruction » de l’italien ancien. Je rédigerai ce chapitre dans la traduction en italien qui sera ma prochaine étape.

 

6 . Concernant Juvenal je crois me rappeler de mémoire qu’il y a d’autres passages qui sont explicites dans les Satires. Je relirai donc cet ouvrage.

 

Yves Cortez

Bordeaux le 22 septembre 2007 

 

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Commentaires
J
La vitesse à laquelle l'anglais a évolué s'explique du fait qu'il a été une langue en totale déshérence (en gros entre les 11e et 14e siècles), supplanté d'un côté par le franco-normand comme langue officielle, "perverti" d'un autre côté par le souvenir de l'influence de la syntaxe scandinave dans le Danelaw, et dépourvu d'instance normative apte à contribuer à en codifier l'usage.<br /> <br /> Rien de tel avec le latin. La norme était là et bien là, monumentale et omniprésente. La suprême autorité permanente et transnationale au haut Moyen-Âge était celle de l'Eglise, qui affichait le modèle latin chaque dimanche !<br /> <br /> Alors, si l'Eglise a dès l'époque de Constantin adopté une langue morte, déconnectée du vernaculaire, qui sait si l'Empire voire la République romaine n'ont pas fait de même en leur temps...
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