Greg, déclinaisons, Juvenal...
Merci à Greg pour sa
contribution
Greg vient de faire un
long commentaire dont je le remercie et auquel je souhaite répondre dans le
détail
1 . J’ai constaté de
façon constante que l’énoncé de ma thèse suscitait les réactions les plus vives
et les plus tranchées de la part des universitaires et des vrais latinistes que
j’ai sondés à Bordeaux et à Paris. Je sais que ce sera très difficile de les
convaincre, d’autant qu’ils n’arrêtent pas de s’autopersuader et considèrent
qu’ils ont une bonne réponse à toutes les questions (sur le futur, le
conditionnel, le passif…)
Ma conviction est qu’ils
partent, eux, d’un a priori, selon lequel les langues romanes viennent du
latin, et cherchent à trouver les processus de transformation.
2 . Ceux qui lisent le
livre dans son intégralité sont toutefois ébranlés. Un éminent spécialiste du
latin m’a dit cette merveilleuse phrase : « je trouverai la faille ».
A mon grand plaisir je
constate que ma thèse, que j’appelle très peu modestement ma démonstration,
commence à convaincre des esprits de premier plan.
3 . S’agissant de la
vitesse de transformation de la langue, l’idée que le latin serait un cas
particulier est bien évidemment la réponse facile. J’en appelle aux linguistes
pour qu’ils témoignent de l’évolution de nombreuses langues : l’hindi, le
persan, le turc et des dizaines d’autres. Moi je ne connais pas de langues à
évolution rapide si ce n’est l’anglais. Ce qui peut s’expliquer par le fait que
cette langue est le résultat d’une fusion de divers parlers germaniques issus
des peuples Angles, Saxons et Danois. Je ne trouve aucune transformation
majeure de l’espagnol, de l’italien et de l’occitan en partant de textes vieux
de 5 siècles.
4 . S’agissant des
déclinaisons, vous en conviendrez, les rares cas que nous trouvons dans les
langues romanes, y compris en roumain, n’ont rien à voir avec les
déclinaisons latines. Je ne considère pas le vieux français et le roumain comme
des langues déclinées .Et partant l’italien n’était pas une langue déclinée.
Si l’italien avait été
une langue déclinée il en resterait des traces dans au moins une langue romane
et tout spécialement en italien moderne dont on a tout lieu de penser qu’il est
le plus proche de l’italien ancien.
5 . Si j’ai un reproche à
faire à mon livre c’est de ne pas avoir fait un long développement sur la «
reconstruction » de l’italien ancien. Je rédigerai ce chapitre dans la
traduction en italien qui sera ma prochaine étape.
6 . Concernant Juvenal je
crois me rappeler de mémoire qu’il y a d’autres passages qui sont explicites
dans les Satires. Je relirai donc cet ouvrage.
Yves Cortez
Bordeaux le 22
septembre 2007